Commune rurale de Boudinar
Province de Nador
Rapport établi par :
Le Forum d’urbanisme d’environnement et de développement
Grandes ressources naturelles, en quête d’un développement durable |
Avec la participation de :
La commune de Boudinar
Et
L’association locale Fouss -G- Fouss
Mai 2004
Sommaire I. Introduction II. Etat actuel a. Situation b.Accessibilité et infrastructures de base 1.Données sur l’eau potable 2. Electricité 3. Infrastructure routière c. Superficie, population et densité d. Climat e. Equipements administratifs f. Scolarisation 1. Enseignement primaire 2. Enseignement collégial 3. Enseignement secondaire g. Activités économiques 1. Situation dans la profession 2. Etablissements de commerce et de services 3. Agriculture h. Equipements socioculturels 1. Infrastructure sanitaire 2. Les autres équipements III. les potentialités a. Le littoral 1. La plage de Sidi Driss 2. La plage de Sidi Abderrezak b. L’Oued Amekrane c. La montagne d. Dhar Oubarren e.La rocade méditerranéenne. f. L’architecture locale. IV. Les perspectives de développement a. Aménagement de l’espace 1. Valorisation et requalification du centre de Boudinar 2. Liaison avec la rocade 3. Liaison avec la commune de Oulad Amghar 4. Aménagement et ouverture de pistes 5. Préparation de structures d’accueil le long du littoral. b. Amélioration de la qualité de vie et protection de l’environnement 1. Amélioration de la qualité de vie 2. Protection de l’environnement. 5. Les grands axes de développement
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I. Introduction Au Nord du Maroc et à l’Ouest de la province de Nador, une petite commune s’évertue pour se frayer son bonhomme de chemin dans le développement. D’immenses ressources, si elles sont mises à profit, donneraient une bonne impulsion au développement de la commune. Ces mêmes ressources mal usitées, mettraient en péril un développement durable. Boudinar est une commune créée suite au decoupage communal du royaume en 1958, elle est la commune de Temsamane et constitue en quelque sorte le cœur de cette tribu. La commune de Oulad Amghar est issue de la commune mère de Boudinar suite au découpage de 1992. La commune dispose de grandes ressources qui constituent des outils privilégiés pour un développement durable. Aussi, certains projets en cours de réalisation, comme la rocade méditerranéenne, donnerait une grande impulsion au développement local, mais risque fort bien d’apporter une atteinte à l’environnement, et notamment au littoral méditerranéen. Ce constat a suscité l’intérêt pour évaluer les ressources disponibles, et concevoir une stratégie pour un bon développement durable. Pour réussir cette tâche, celle que de rédiger un rapport faisant état de ce qui vient d’être énoncé, certains impératifs se sont avérés indispensables. Tout d’abord, l’enthousiasme du conseil communal, quant à avoir une vision claire afférente à l’état actuel et aux perspectives de développement de la commune. C’est l’un des problèmes majeurs auxquels s’affrontent beaucoup de communes, celui que de transmettre une vision claire aux différents intervenants dans le domaine du développement et entre autres les bailleurs de fonds. Le conseil communal de Boudinar en est conscient et s’est engagé pour tracer une stratégie de développement pour la commune, une première du genre dans la province de Nador. Viennent ensuite les moyens pour pouvoir confectionner de manière scientifique et savante cette vision. Cela suppose un service technique communal qualifié, ou un bureau d’étude privé pour pouvoir réussir une telle étude. Le conseil communal de Boudinar, avec l’association Forum d’Urbanisme d’Environnement et de Développement, a adopté une autre démarche, celle que de s’ouvrir sur la société civile. Cette nouvelle démarche, qui consiste en user dans ce grand potentiel qu’est la société civile, apportera sans nul doute une plue value au développement communal. En conséquence, le forum d’urbanisme, d’environnement et de développement a pris en charge l’établissement de ce rapport, mais avec une participation effective de la commune et de la société civile locale, en l’occurrence l’association locale Fous Gou Fous. Le FUED a adopté une démarche simple quant à établir ce rapport, qui consiste en l’évaluation des ressources de la commune, pour en faire un bon outil de developpement durable. Cela a nécessité des visites sur les lieux, des contacts dans la commune, pour pouvoir saisir les vraies préoccupations de la population locale. Enfin, ce rapport ne constitue aucunement une finalité, mais sera encore plus enrichis lors de la mise en œuvre des actions prévues pour le développement de la commune. |
Portrait
Liste nominative des membres du conseil de Boudinar |
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Nom et prénom |
Fonction au sein du conseil |
El Houssein Saidi |
Président |
Mohamed Afellah El Jaafari |
1er vice président |
Abdeslam Hida |
2ème vice président |
Mohamed Ajaoun |
3ème vice président |
Mohamed Karroum |
Rapporteur du budget |
Moussa Ouabdeslam |
Secrétaire du conseil |
Ahmed Baghouz |
Secrétaire adjoint |
Youssef Youala |
Rapporteur adjoint |
Abdelghani Aarouss |
Conseiller |
Mohamed Zahir |
Conseiller |
Mohamed Belhaj |
Conseiller |
Ahmed Bouchakri |
Conseiller |
Ahmed Lamdouar |
Conseiller |
Tel et Fax du siège de la commune :
056 40 60 19
Président : 061 61 11 37
Les présidents de la commune depuis 1958 |
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Nom et prénom |
Période |
Abderrahman Afellah |
1958 - 1964 |
Mohamed Bettajer |
1964 - 1970 |
Allal El Ouazzani |
1970 - 1983 |
Mohamed Zahir |
1983 - 1992 |
Mohamed Jaafari |
1992 - 1997 |
Youssef Youala |
1997 - 2003 |
El Houssein Saidi |
2003 - |
Associations de développement local |
Association Fous – G – Fous pour la culture, l’environnement et le développement social.
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Association Ait Taabane Litadamoun
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Association Tafadna – Tizza –
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Aperçu sur la province de Nador. Située à l’extrême Nord Est du Maroc, la province de Nador est limitée par le bassin méditerranéen sur une distance de 240 Km au nord, l’Oued Moulouya à l’est, la séparant de la province de Berkane, l’Oued Nkour à l’ouest du coté de la province d’Al Hoceima et enfin la chaîne de Beni Bouyahie au sud du coté de la province de Taza. La province de Nador occupe une superficie de 6.130 km2, soit 7,40% de celle de la région de l’oriental (82.820 km2). Le relief est partagé de manière quasiment égale entre les montagnes qui occupent 35,20% de la superficie de la province , suivis des plaines avec 34,75% , et enfin les plateaux qui représentent 30,05%. le climat est méditerranéen avec une période sèche du mois d’avril au mois d’octobre , et une autre humide du mois de novembre au mois de mars . Les données climatologiques sont comme suit : - pluviométrie annuelle moyenne : 300 a 400 mm - température maximale : 32°c - température minimale : 9°c La population est estimée actuellement à 780 000 habitants dans l’ensemble de la province, dont 160 000 dans la seule ville de Nador. Cette dernière est le chef lieu de la province et abrite l’ensemble des grandes administrations et autres équipements de la province. Plusieurs sites d’intérêt biologique et écologique constituent un important potentiel à développer surtout en matière de tourisme écologique. La lagune Mar Chica, couvrant une superficie de 120 Km², offre une multitude de possibilités pouvant faire de ce site un pole d’attraction inégalé pour l’ensemble de la région. Le mont de Gourougou, surplombant la méditerranée, offre autant de possibilités, surtout celles ayant trait aux randonnées pédestres, parcs de détente etc.… Enfin, le cap des trois fourches, au voisinage duquel se situent les Douars de Tibouda, Kahf Dounia et autres, la nature encore vierge se marie agréablement avec des pratiques culturelles ancestrales, faisant de cette partie de la province une richesse inépuisable, si elle est savamment préservée. En plus de la voie terrestre, la province de Nador est accessible par voie maritime (port de Beni Ansar, et celle aérienne aéroport international d’Al Arrui). |
II. Etat actuel a. Situation
1. Les données sur l'eau potable Le centre de Boudinar dispose d'un réseau d'eau potable desservant
220 abonnés. L'adduction de l'eau se fait à partir d'un
puit sur une distance de 2 Km. La distribution se fait à partir
d'un réservoir d'une capacité de 25 m3. La gestion est assurée
par la commune et le taux de branchement du centre est de 95%.
2. Electricité Le problème de l'électrification de la commune rurale de
Boudinar ne se pose presque plus. En effet, plusieurs Douars ont déjà
bénéficié de cet équipement alors que d'autres
sont programmés soit dans la première tranche du programme
PERG 4 ou dans la deuxième tranche du même programme. L'électrification dans la commune
3. Infrastructure routière Hormis les accès à la commune de Boudinar, qui se font par voie goudronné via les centre de Tafersit et de Ben Tieb ( 27 Km à partir des centres précités), l'accessibilité à l'intérieur de la commune se fait par l'intermédiaire des pistes. Dans les deux cas, le centre de Boudinar est situé à plus
de 100 Km de la ville de Nador et moins de 60 Km de la ville d'Al Hoceima. |
Oued Amekrane En période de grandes crues, l’Oued Amekrane constitue un grand obstacle pour l’accessibilité aux différents Douars. |
La rocade méditerranéenne qui traversera la commune à proximité du rivage, constituera sans nul doute une grande solution pour désenclaver l’ensemble de la commune. Aussi, le dit projet ne manquera de donner une grande impulsion au développement de la commune. c. Superficie, population et densité D’après le recensement de 1994, la commune de Boudinar comptait 11 324 habitants soit 189 habitants au Km² et 2400 foyers. La superficie de la commune est de 6400 hectares, dont la plus grande partie couvre des terrains accidentés ou montagnes (5000 hectares, soit 70%).
Population
Nombre d'habitants par Douar
d. Climat Avec un climat méditerranéen, Boudinar est connu par des écarts thermiques saisonniers très importants. Les précipitations moyennes ont un rythme saisonner méditerranéen avec deux pointes en automne et au printemps. La moyenne des précipitations est de 250 mm. La température moyenne maximale est de 30°, et la moyenne minimale 10°. L’insolation moyenne avoisine les 3000 heures par an avec 300 en Juillet. La saison sèche s’étale de Mars à Septembre.
e. Equipements administratifs La commune de Boudinar dispose des équipements administratifs les plus indispensables à savoir le siège de la commune, le Caïdat, la gendarmerie, un PTT, l’ONE, un centre de santé, le tribunal et un vétérinaire. Un service minimum se trouve ainsi assuré au niveau administratif. Toutefois, le passage futur de la rocade méditerranéenne facilitera l’accès à la commune et aux différentes plages de la région et en conséquence, la nécessité de la fixation de certaines administrations à proximité des plages.
f. Education et formation Au niveau de la scolarisation, la commune dispose d’une unité préscolaire, de trois secteurs scolaires au niveau de l’enseignement primaire, d’un collège et d’un noyau d’un lycée. Le taux de scolarisation est de 55,84%, le chiffre est loin de couvrir la frange scolarisable dans la commune. Toutefois, presque l’ensemble des Douars se trouve couvert par l’enseignement primaire, avec 13 unités pour 1618 élèves.
Taux de scolarisation : 55,84 Taux d’analphabétisme : 71,17 1.Enseignement primaire Dans la commune de Boudinar, 1618 élèves sont scolarisés, avec toutefois une prédominance de garçons par apport aux filles (681), beaucoup plus que la moitié. Le taux d’analphabétisme qui est de 71,17% dans la commune, touche beaucoup plus la population féminine que celle masculine. L’enseignement primaire se repartie en trois secteurs scolaires :
2. Enseignement collégial 443 élèves continuent l’enseignement dans le seul collège se trouvant dans le centre de Boudinar. Le collège dispose de 16 classes et 21 locaux. Les filles constituent moins du quart (96) par apport au nombre total des élèves. Cela montre les difficultés pour les filles quant à aller plus loin dans leurs études, pour des raisons qui seraient à coup sur culturelles.
3. Enseignement secondaire 92 élèves dispensent de l’enseignement secondaire dans la commune de Boudinar, dans le collège du centre. 16 filles seulement poursuivent leurs études dans l’enseignement secondaire, encore une fois ce chiffre montre les difficultés pour les filles quant à aller plus loin dans leurs études. 4. Formation Un centre de formation en techniques de gestion a été crée dans le centre de Boudinar au début de l’année 2004. Ce centre est destiné à la formation des diplômés chômeurs, les élèves, les fonctionnaires et les salariés. Il a été crée suite à un accord de partenariat entre l’association ASSORIF et la commune de Boudinar. Actuellement, 48 stagiaires bénéficient de la formation par deux formateurs. g. Activités économiques 1.Situation dans la profession 43,79% de la population active dans la commune ont une profession indépendante par rapport à 41,31% qui sont salariés. 13,29% vivent d’aides familiales et notamment en provenance de leurs familles à l’étranger. Catégories professionnelles
2. Etablissement de commerce et de service Les établissements de commerce et de services sont presque tous concentrés dans le centre de Boudinar, avec un manque notoire de certains services et en particulier les médecins (privés et publics), malgré l’existence de deux pharmacies dans le centre. A noter à cet effet qu’un seul médecin exerce dans la commune de Boudinar dans le secteur public. Le marché Hebdomadaire se trouvant à 12 Km du centre, perd de plus en plus son importance. Actuellement, il est dans un état délabré et presque en ruine. A souligner à cet effet que le centre de Boudinar s’apprête pour jouer un rôle important quant à concentrer les activités les plus importantes, si toutefois l’accès aux différents Douars de la commune se trouve facilité. Le service dans la commune de Boudinar
3. Agriculture L’agriculture constitue l’une des principales activités de la commune de Boudinar. La surface agricole utile est de 1761 hectares dont 205 irrigués. Les parcours couvrent 1000 hectares soit 7% de la surface totale de la commune. La foret ne couvre que 50 hectares, soit 0,8% de la surface de la commune.
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Surface agricole utile
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4. Statut juridique de la S.A.U en ha
Le statut juridique des terrains est dominé le Melk et assimilé, qui couvre à lui seul 1746 hectares. Le domaine collectif n’existe pas et celui des habous et de l’état est presque insignifiant (5 hectares habous et 10 hectares domaine de l’état). Nature juridique des terrains
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5. Occupation du sol : type de culture en ha Les céréales constituent la principale culture dans la commune avec 1171 hectares. Les cultures maraîchères occupent 141 hectares et constituent une activité agricole importante dans la commune. Les légumineuses ne couvrent pas une superficie importante (35 hectares) mais sont connu de par leur qualité dans toute la région. Types de cultures
h. quipements socioculturel 1. Les établissements sanitaires : La commune de Boudinar dispose d’un seul centre de santé avec 6 infirmiers et un seul médecin. A signaler à cet effet que trois autres médecins font parie du dispensaire mais travaillent dans trois autres communes limitrophes. Les deux uniques pharmacies dont dispose la commune sont situées dans le centre de Boudinar. A souligner toutefois l’existence d’une petite maternité dans le centre de Boudinar. Infrastructure sanitaire
2. Autres équipements Le centre de Boudinar vient d’être doté d’une bibliothèque, suite à une convention signée entre la commune et l’association Fous Gou Fous. Une autre convention, signée avec l’association Rif pour le développement a permis à la commune de se voire doter d’un centre de formation informatique. III. Les Potentialités a. Le littoral 1. plage sidi Driss
Sur plus de 6 Km, la plage de Sidi Driss constitue l’un des points forts de la commune de Boudinar. Longée de bout en bout par la future rocade méditerranéenne, elle sera sans nul doute l’une des plus convoitées les estivants des provinces de Nador et d’Al Hoceima. Entre le rivage et la rocade, une petite agriculture ajoute une plue value au paysage inégalé offert par ce site. Aucune construction pour le moment sauf un petit café à proximité du Douar d’Ait Tayar offrant un service minimum pour les rares visiteurs en été. Le Douar Ait Tayar surplombe la plage à l’extrême Est de celle ci, abrite une population dont l’activité principale est la pêche artisanale et l’agriculture. Le douar de Ait Tayar offre une autre richesse, celle que d’abriter dans son voisinage immédiat un site archéologique contenant des vestiges phéniciens. A mi chemin entre les deux extrémités de la plage, de petites constructions souples, éparpillées ci et là, font office d’abris pour les petites embarcations de la pêche artisanal
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2. plage sidi Abderrazak
Autre petite merveille de la commune de Boudinar, la plage de Sidi Abderrazak. Elle longe concomitamment une partie de la commune de Boudinar et un autre de Oulad Amghar sur plus de 4 Km. Là aussi, l’agriculture côtoie agréablement le rivage offrant une belle vue des différentes hauteurs qui surplombent la plage. Les petites embarcations de pêche, éparpillés sur le rivage à proximité du Douar de Oulad Amghar, témoignent d’une activité qui s’efforce à survivre et en l’occurrence la pêche artisanale. En effet, les grands chalutiers transgressent généralement les lois en vigueur pour rafler les grandes richesses, dont regorge la cote, et ce au détriment des petits pécheurs artisanaux b. L’Oued Amekrane
Avec une largeur de lit impressionnante, qui témoigne des très grandes crues en temps de’ pluie, l’Oued Amekrane traverse la commune de bout offrant ainsi d’autres possibilités pour la promotion de beaucoup d’activités et en l’occurrence le tourisme durable.
L’importance de la largeur du lit réside dans le nombre important d’affluents des différents massifs de la région et surtout celui de Bni Touzine. En période de grandes pluies, l’Oued constitue un très grand obstacle entre les deux rives, créant ainsi d’énormes problèmes d’accessibilité pour différents Douars. Les verges longeant l’Oued de bout en bout regorgent d’une petite agriculture légumineuse tes appréciée dans l’ensemble de la région. c. La montagne 70% de la superficie totale de la commune de Boudinar est couverte par la montagne. C’est ainsi que le plateau de Boudinar prends forme d’un triangle ouvert au Nord sur la Méditerranée, adossé au sud au massif de Bni Touzine, à l’est celui de Bni Said et à l’ouest celui de Trougout. Les hauteurs dans les dits massifs dépassent 1100 m à Trougout, 1000 m à Bni Touzine et 990 m à Bni Said. Les massif montagneux entourant de presque tous les cotés la commune de Boudinar constituent une grande richesse quant à promouvoir des activités afférentes au tourisme durable. Les différentes pistes qui sillonnent les différentes montagnes de la commune sont interceptés par certains sites de grand intérêt encore faudra –t-il les valoriser. Dans le Douar Ighachamene, une construction souterraine faisant office de prison et d’abri en même temps constitue un témoignage précieux des grands événements qu’a connu la région au début du siècle. Le combattant Abdelkerim aurait utilisé cet abri durant un mois d’après des témoignages de certains habitants de la région. Le massif de Dhar Oubarren, surplombant le centre de Boudinar, recèle une signification assez particulière. Le massif a fait l’objet de la première grande bataille contre l’occupation, avant celle d’Anoual.
La rocade méditerranéenne, qui sera achevé en 2005, constitue le plus grand atout pour la commune de Boudinar. En effet, la route traverse toute la commune au nord de celle ci et à proximité du rivage. Cette route permettra un grand désenclavement de l’ensemble de la commune, et constituera un outil inégalé pour le développement de l’ensemble de la région. Toutefois, l’impact de la rocade sur le littoral de Boudinar ne manquera sûrement pas d’effets néfastes s’il n’est pas pris des mesures à temps. L’accessibilité que permettra la rocade aux plages de la commune donnera la possibilité aux estivants de jouir de l’un des meilleurs sites de la région, et le manquement des structures d’accueil porterait une grande atteinte à l’environnement. f. L’architecture locale A l’instar de la maison rurale qui caractérise l’ensemble de la province, l’architecture dans la commune de Boudinar dénote une très grande richesse qui peut constituer un potentiel inégalé pour la promotion du tourisme durable. De forme carrée, la maison s’ouvre généralement sur une grande cour à l’intérieur (Ramrah), ou se déroulent plusieurs activités surtout en l’absence du mauvais temps. Lieu de rencontre entre différents membres de la grande famille patriarcale, Ramrah constitue le prolongement à l’air libre de certaines fonctions et en l’occurrence celles domestiques. Aussi, c’est un lieu ou peuvent se dérouler l’ensemble des événements occasionnels comme les mariages, les baptêmes, les circoncisions etc.…
Tout au long de Ramrah et sur une largeur d’approximativement deux mètres, un revêtement lissé du sol, légèrement surélevé par rapport à Ramrah, offre la possibilité de se détendre surtout au coucher du soleil et en périodes chaudes (Tanherth). Le lieu dit Askif constitue lui un passage progressif entre Ramrah et la chambre dénommée Akham. De forme rectangulaire dont la largeur est assez restreinte, les rares petites fenêtres sont très hautes ne permettant ainsi aucune possibilité de prolongement visuel. Au fond de la chambre, une petite dalle surélevée du sol (pas plus de 1 m) pour permettre la pose d’un matelas et faire office de lieu réservé pour le couple (R’echthou). Entre le sol et la petite dalle un débarras pour ranger tout ce qui est coûteux. A l’autre bout de la chambre, un lieu délimité juste par un petit muret et sans porte (Archen) fait office d’un petit bain, quant aux toilettes elle sont généralement à l’extérieur, accessible à partir de la cour. Au dehors de la maison, un four traditionnel (Tagharghart), offre la possibilité à la femme d’exercer certaines activités domestiques à l’extérieur de la maison.
Le mode de construction est traditionnel (pierres de la région, pisé, rondelles de bois en guise de poutrelles). Les constructions nouvellement édifiées utilisent un matériau moderne (poutres et poutrelles en béton armé). Toutefois, une recherche encore plus approfondie permettrait une combinaison entre ce nouveau mode de construction avec une distribution de l’espace et le mode de l’occuper traditionnels.
Le mobilier quant à lui se caractérise par sa simplicité et surtout sa fonctionnalité. Fait généralement en bois et en terre cuite, il s’intègre parfaitement aux matériaux locaux de construction. A titre d’exemple, Al Marfaa, meuble en bois, accroché généralement au mur, sert pour rangement d’ustensiles de cuisine. Aussi, une grande partie des ustensiles sont en terre cuite comme le brasero, les poilles pour ne citer que ceux là. 4.Les Perspectives de développement a. Réorganisation de l’espace rural
Dans l’ensemble de la commune, le centre de Boudinar est celui qui s’apprête le mieux pour constituer un pole urbain où pourrait être concentrées les plus importantes activités de la commune. L’état actuel du centre permet d’avancer aisément cette thèse dans la mesure il concentre l’ensemble des équipements importants dans toute cette partie de la province. Aussi, le schéma directeur d’aménagement régional prévoit un plan d’aménagement pour le dit centre, et ce dans le cadre d’une éventuelle érection du centre en municipalité. Toutefois, l’érection de Boudinar en centre délimité constitue une phase intermédiaire sachant que la délimitation peut se faire à n’importe quel moment, sur demande du conseil et la procédure est courte, alors que son érection en municipalité ne peut se faire que dans le cadre du découpage communal de l’ensemble du royaume. Concomitamment à ce qui précède, la revalorisation et la requalification du centre passe nécessairement par l’amélioration de la qualité de l’espace urbain avec le revêtement de la voirie et la réalisation d’espaces verts entre autres. 2.
Liaison avec la rocade méditerranéenne.
La rocade méditerranéenne constitue le plus grand projet en cours de réalisation dans cette partie de la province et dont l’impact sur le développement de la commune est loin d’être négligeable. A cet effet, une connexion du centre de Boudinar avec la rocade constitue l’une des priorités pour une valorisation effective du voisinage immédiat de cette dernière. La piste reliant actuellement le centre de Boudinar à celui de Bni marghnine s’apprête actuellement le mieux pour la réalisation de ce projet, sachant qu’elle desservira en plus des communes précitées, celle de Temsamane sera aussi liée à la rocade par cette même voie. Sans oublier que cette voie permettra la desserte et le désenclavement de différents douars se trouvant sur cet axe. Aussi, cette voie permettra entre autres une liaison avec les différentes plages et notamment celle de Sidi Driss. 3.
Construction d’une voie pour assurer la liaison avec la commune de
Oulad Amghar
Actuellement, l’accès à la commune de Oulad Amghar ne peut se faire que par piste en traversant la commune de Boudinar. Cela permettra de prévoir une autre liaison avec la rocade tout en permettant un accès sur voie goudronnée à la commune de Oulad Amghar. Pour une dite connexion, deux possibilités se présentent :
4. Aménagement et ouverture de pistes.
L’un des problèmes majeurs auxquels s’affronte la commune est l’enclavement des différents Douars vis-à-vis du centre de Boudinar et du reste de la province. L’aménagement de plusieurs pistes dans la commune permettra sans nul doute la valorisation de certaines zones jusqu’à présent enclavées. Les pistes concernées par des travaux d’aménagement peuvent être énumérées comme suit et par ordre de priorité :
L’acquisition d’un engin (par la commune ou une association locale) pour l’aménagement des pistes peut satisfaire l’ensemble de ces besoins Enfin, l’ouverture d’une liaison entre le Douar d’Ifassyene à Oulad Amghar et la rocade permettra la desserte de plusieurs douars dont Dhar Ouberran, Akhcheb Amghar, Boumaad, Saida, Tiza et Imassoudene. Pistes à aménager ou à ouvrir
5. Préparation des structures d’accueil le long du littoral et de la rocade
La commune de Boudinar dispose de deux plages dont celle de Sidi Driss qui fait 6 Km de long. Le passage de la rocade à proximité de cette plage aura un grand impact sur l’ensemble de cette partie de la province. La rocade permettra une grande affluence surtout en période estivale, d’où la nécessité de structures d’accueil adéquats à défaut de quoi les répercussions sur l’environnement seraient néfastes. Le petit Douar de Ait Tayar, surplombant légèrement la plage de Sidi Driss ne dispose d’aucune structure pouvant accueillir les visiteurs en période estivale. A proximité du douar, un petit café constitue le seul équipement sur une longueur de 6 Km que fait la plage Sidi Diss. Devant cette situation, des moyens doivent être pris pour éviter tout développement anarchique de constructions le long de cette plage. L’un des moyens serait l’érection du Douar de Sidi Driss en centre délimité, pour pouvoir le doter d’un plan d’aménagement en vue d’une organisation savante de l’espace le long de la plage Sidi Driss. Cela permettra en plus la sauvegarde de la petite agriculture implantée entre la rocade et le littoral. Pour ce qui est de la plage de Sidi Abderrezak, une coordination avec la commune de Oulad Amghar serait opportune pour promouvoir la meme action pour la protection du littoral. Le long de cette partie du littoral, le Douar de Oulad Amghar s’apprête le mieux pour un projet de délimitation. b. Amélioration de la qualité de vie et de la protection de l’environnement
1. Amélioration de la qualité
de vie des habitants
Tout d’abord, il faudra consolider la structure sanitaire de la commune (prévoir plus de moyens humains et matériels). La rocade constituera sans nul doute un outil de développement de l’ensemble de cette partie de la province. En conséquence, les structures sanitaires doivent être adaptées à la nouvelle vocation de la commune et en l’occurrence celle touristique. Ensuite, il faudra établir un programme pour la réfection des écoles primaires. A souligner à cet effet que les écoles implantées dans la commune arrivent à satisfaire en quelque sorte les besoins en matière d’enseignement primaire. Toutefois, certaines écoles se trouvent dans un mauvais état pour remplir à bien ce rôle. Pour ce qui est de l’agriculture, cette dernière constitue l’une des principales activités de la commune. En conséquence, il faudra prévoir un programme d’appui aux petits agriculteurs. L’élaboration d’un projet de mise en valeur en bourg peut donner une grande impulsion au développement de la commune. Enfin, la pêche artisanale constitue cet autre créneau pour un développement harmonieux de la commune. L’organisation des petits pêcheurs en associations ou coopératives facilitera le développement de ce secteur. Aussi, ces derniers pourraient défendre mieux leurs intérêts surtout vis-à-vis des chalutiers qui affectent sérieusement la faune marine le long du littoral. 2. Protection de l’environnement Le reboisement constitue le meilleur moyen de lutte contre l’érosion des sols dans la commune de Boudinar. Toutefois, des réticences peuvent être manifestées par les habitants pour ce genre d’actions. L’expérience de l’ONG Africa 70 dans d’autres zones de la province a connu un véritable succès, dans la mesure ou ce sont des plants fruitiers qui ont fait l’objet de l’opération de reboisement. Cela suppose l’organisation des propriétaires fonciers en associations, pour pouvoir bénéficier des aides octroyées par des ONG pour ce genre d’opérations. Autre outil de développement qui pourrait être mis au profit de la commune est le tourisme durable. La commune de Boudinar présente toutes les caractéristiques pour une bonne promotion de ce genre d’activité. Cela permettra à la commune de se prémunir contre une exploitation abusive de ses ressources, surtout naturelles et qui sont jusqu’à maintenant assez bien préservées. A cet effet, la commune offre d’énormes possibilités pour des circuits de montagne, s’il est mis en valeur certains vestiges historiques comme celles phéniciennes existant dans le Douar de Sidi Driss, la petite prison dans le Douar d’Ifassyene ou le tribunal construit par le combattant Abdelkarim El Khattabi dans la proximité du centre de Boudinar.
5. Les grands axes de développement -synthèse-
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